Jordan Officer Faire tomber la barrière des styles

7 octobre 2020

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue, Vidéo
Écrit par : Nicolas Houle

Faire tomber la barrière des styles

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Jordan Officer ne fait pas les choses à moitié! Le talentueux guitariste montréalais, que certains ont découvert auprès de Susie Arioli, a récemment fait paraître non pas un, ni deux, mais bien trois albums, chacun consacré à l’un de ses styles de prédilection : Jazz vol. 1, Country vol. 1 et Blues vol. 1. Nous nous sommes entretenus avec le Montréalais, question d’en savoir davantage sur cette aventure musicale qui a des allures d’exploit, surtout en 2020!

Jordan Officer

Le temps d'une chanson

Rencontrez le guitariste Jordan Officer… le temps d’une chanson.

À chaque nouveau projet, Jordan Officer s’interroge à savoir à quel style musical il appartiendra. C’est qu’il n’est pas facile pour un excellent musicien de jazz, de country et de blues de se voir apposer une seule étiquette. L’idée de Jazz, Country et Blues vol. 1 a ainsi pris naissance dans un état d’esprit de liberté créatrice, une volonté pour l’artiste d’approfondir ses répertoires sans se faire accuser d’un changement d’orientation artistique. D’inclassable, Jordan Officer crée sa propre catégorie et s’auto-qualifie de «jazzbluescountry en un mot».

Ce n’est qu’après plusieurs mois de travail en solitaire que notre homme est entré en studio. Jordan Officer s’est en effet donné le temps de s’approprier les chansons avant des séances hors du commun: chaque album a été enregistré en une seule journée, dans une formule similaire à la prestation live, comme on le faisait autrefois. Cette prise de risque est entièrement assumée par Officer : «Il y a quelque chose dans le moment présent, quand tu sais qu’il n’y a pas de filet de sécurité, quand tu sais que tu ne peux pas refaire ton solo plus tard, que tu ne peux pas recréer. Il y a une énergie et un focus de tout le monde qui joue ensemble».

Et Jordan Officer va plus loin encore dans sa réflexion artistique. Il tenait à ce que la mise en place soit la même sur les trois albums: guitare Gibson branchée directement dans l’amplificateur (sans effets), présence du violon, place importante à la voix. Chaque opus devait être en continuité avec l’autre, la trilogie formant une unité musicale malgré la variété des styles. L’artiste ne se cache pas non plus de vouloir réaliser des volumes 2 : «Dans les trois cas, je vois une suite et je vois les possibilités. […] J’ai beaucoup d’idées de choses que j’ai envie de faire […] tout en faisant un cycle d’albums normal [en parallèle]».

Jordan Officer

L'entrevue complète

Une rencontre avec Nicolas Houle, directeur de la programmation du Palais Montcalm

Loin de se limiter à son jeu de guitare, Jordan Officer intègre de plus en plus le violon dans ses chansons. Cela n’est pas un hasard, puisque ce jeune père a ressorti son instrument d’enfance pour aider ses enfants à pratiquer. «J’ai commencé à sortir [mon violon] dans les spectacles et dans les tournées. […] Je suis vraiment content, parce que c’est comme une partie de moi, dit-il. Je sens que c’est une voix très personnelle, le violon, mais même dans son son, le violon peut ressembler beaucoup plus à une voix humaine».

Il reste que c’est pour son jeu de guitare qu’il passera à l’histoire. Récemment, le prestigieux éditeur Hal Leonard a inscrit Jordan Officer dans l’ouvrage The Great Jazz Guitarists – The Ultimate Guide, une consécration réservée à des artistes de la trempe des Django Reinhardt, Charlie Christian et autres Pat Metheny. Humble, Officer souligne sa collaboration avec la chanteuse jazz Suzie Arioli, sans qui il n’aurait peut-être pas obtenu une aussi grande reconnaissance dans le milieu du jazz.

Cet automne, en raison des circonstances que l’on connaît, Jordan Officer ne tournera pas en Europe tel que prévu. Il profitera de la saison pour travailler sur ses créations et envisage de réaliser des projets numériques. À suivre, certainement!

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Une entrevue de Nicolas Houle. Un texte de Francis Patenaude. Retour au Journal de Nicolas Houle >