Long Story Short Le folk-orchestre de Ian Kelly

19 mars 2021

Catégorie Le Journal de Nicolas Houle
Types Entrevue, Programmation, Vidéo
Écrit par : Anne-Louise Champagne

Le folk-orchestre de Ian Kelly

Ian Kelly a fait paraître son sixième album, Long Story Short, en août 2019. Le musicien étant fort occupé dans son studio, il a volontairement décidé de ne pas en faire une tournée. Ce sera donc un «baptême de la scène» pour ces pièces le 24 mars au Palais Montcalm, lorsque Ian Kelly s’y produira, accompagné des mêmes complices qui ont participé à l’enregistrement.

Dix personnes sur scène, dont un quatuor à cordes : «J’appelle ça mon folk-orchestre», lance Ian Kelly. «Ça me fait lever le poil sur les bras quand le quatuor part, avec le cor français et les percussions…»

Kelly a choisi de faire les choses en grand, mais de ne les faire qu’une seule fois. Et ça, c’est en partie à cause de ses mille et un projets, et en partie à cause de la pandémie. «Je m’étais dit si on ne peut pas avoir de public (c’était avant la réouverture des salles de spectacles), je ne veux pas être tout seul et entendre les mouches voler entre les chansons. Alors je vais me monter un band avec des amis. Et même si on se parlait juste entre nous autres, entre les tounes, ce serait l’fun

C’est pourquoi le chanteur a choisi d’offrir un spectacle plus riche musicalement. Pour le plaisir de passer du temps avec des gens, de répéter, de réarranger ses chansons. «À distance, bien sûr», précise-t-il. Les répétitions se déroulent dans une église, ce qui facilite la distanciation.

Le chanteur estime que les gens qui connaissent déjà ses pièces apprécieront la nouvelle facture, autant que ceux qui découvriront son œuvre. «C’est un peu musique de film, mais avec mes chansons.»

Ian Kelly

Le temps d'une chanson

Rencontrez Ian Kelly… le temps d’une chanson.

Pandémie

Si le père de quatre enfants a vécu la pandémie comme un peu tout le monde – anxiété, isolement, école à la maison pour les enfants –, le musicien, lui, y a trouvé son compte. Cette année de réclusion lui a permis de plonger dans la musique, et d’y rester immergé.

Il faut savoir que Ian Kelly est établi à Morin-Heights depuis plusieurs années. Il y a construit son studio, et y travaille quotidiennement.

«Honnêtement, je fais beaucoup plus de musique en restant chez nous», confie-t-il. La tournée avale beaucoup de temps en déplacements, en sound-checks, en préparation… Le spectacle lui-même dure une heure et demie, ou deux. «Quand on aime faire la musique, c’est peut-être pas la façon d’en faire le plus.»

Toutefois, l’artiste nuance. «C’est sûr que c’est différent avec du public, on est en interaction, et on a besoin de ça. Pour faire plus de musique, voyager moins, c’est plus efficace! Mais un moment donné, on est fier de ce qu’on a fait et on a envie de le partager.»

Ian Kelly a donc profité de cette année atypique. «J’espère que toute l’humanité en profite pour penser autrement, pour vivre autre chose… On voit que les gens quittent la ville beaucoup, veulent plus de terrain, ils s’écoutent plus… Il ne s’est jamais vendu autant de guitares!»

«Faut pas accepter d’être misérable, poursuit-il, un brin philosophe. Faut écouter son cœur et faire des choses qui nous allument. C’est comme ça qu’on est plus heureux, et c’est comme ça qu’on est un meilleur humain.»

Il vaut ici la peine de mentionner le travail de Ian Kelly sur YouTube ces derniers mois. Il a d’une part mis en ligne les Felt Piano Sessions, des reprises feutrées et tout en douceur de chansons, dont une touchante Hallelujah, de Leonard Cohen.

Il a créé également une série de vidéos plus spécialisées intitulée Dans le studio avec Ian Kelly, qui traite de nombreux aspects de son métier.

M. Chandler

Après le spectacle à Québec, Ian Kelly retournera donc dans son studio pour peaufiner ses projets. Parmi ceux-ci, M. Chandler, un groupe qu’il a formé avec le Magneto Trio (Rick Haworth (guitare), Mario Légaré (basse) et Sylvain Clavette (batterie)). Les quatre se sont retrouvés en studio tout récemment.

«On a écrit beaucoup de chansons pendant l’année qui vient de passer, et on a commencé à enregistrer des choses. C’est un projet que j’ai particulièrement à cœur. Pour moi, c’est une école que de travailler avec les monuments de la musique québécoise que sont mes comparses de band. C’est une belle aventure.»

Il y a également un projet de musique de film, dont le tournage a été mis sur pause par la COVID-19, mais qui devrait redémarrer bientôt.

Ian Kelly aime aussi travailler avec des artistes de son coin, histoire de partager son expérience de musicien. «J’ai beaucoup appris avec des essais et erreurs, je me dis que je peux éviter certaines erreurs à d’autres. […] Et en fait, en bout de ligne, je pense que j’apprends plus qu’eux autres!»

Enfin, il y a le SuperFolk Morin-Heights, un petit festival qui le tient fort occupé. Il est confirmé qu’il aura lieu cet été, à l’extérieur. «On ne sait pas encore quelle ampleur ça aura mais c’est sûr qu’on va faire quelque chose, parce que on en a besoin. Les gens en ont besoin. C’est sûr que ce serait facile de ne rien faire, mais facile, c’est plate…»

Le spectacle de Ian Kelly aura lieu le 24 mars 2021, à 19h. Les places en salle, offertes avec distanciation sociale, sont limitées. L’événement pourra aussi être vu où que vous soyez grâce à la diffusion Web. Vous pourrez y assister en direct ou, si vous préférez, en rediffusion à compter de 12h le lendemain, et ce, jusqu’au 23 avril 2021.

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