20 octobre 2022
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Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Nicolas Houle
Les concerts dans la salle d’Youville repartent pour de bon et on s’en réjouit! Après une pause forcée en raison de la pandémie, la salle du Palais Montcalm, propice aux performances intimistes, accueille de nouveau les artistes en diffusion. Les propositions sont diverses, mais ont toutes en commun le grand talent des artistes au programme, de Viviane Audet à Murray A. Lightburn. Tour d’horizon.
Ça faisait longtemps, trop longtemps qu’on avait vu Ray Bonneville à Québec. Beaucoup s’étaient ennuyés, d’ailleurs, puisque ce spectacle affiche complet! Le bluesman s’amène au Palais Montcalm avec un concert solo où son répertoire mélodique sera livré avec la voix chaude et le jeu de guitare précis qui lui sont propres. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Bonneville se produira dans un programme double avec Bruce Molsky, figure incontournable de l’americana, mais qui n’a pas son pareil, lui non plus, pour livrer le blues. On pourra donc découvrir pourquoi les Mark Knopfler, Linda Ronstadt et autres John Paul Jones apprécient son chant de même que son jeu de violon, de banjo et de guitare…
Viviane Audet brille autant lorsqu’elle est comédienne au petit ou au grand écran que lorsqu’elle s’installe derrière le piano. C’est bien sûr à la musicienne qu’on aura affaire le 29 octobre. S’inscrivant dans la mouvance néo-classique, elle proposera un spectacle en deux temps, se distinguant par sa finesse et sa sensibilité. D’abord, avec Les Filles montagnes, elle offrira, sous forme d’hommage, sa vision de la tragédie de Polytechnique par l’entremise de 11 pièces instrumentales. Elle défendra par la suite des pièces composées au cours des dernières années pour des films et des documentaires, dont Les rois mongols de Luc Picard et Camion, de Rafaël Ouellet. Une première visite fort attendue!
Murray A. Lightburn n’a plus besoin de présentation. Le leader du groupe The Dears, qu’on a pu voir au Palais Montcalm dans un concert aussi spécial que mémorable à l’occasion des 25 ans de sa formation, revient à Québec, cette fois avec son projet solo. Chanteur, voire crooner unique, jamais en manque d’intensité, Lightburn partagera des titres de ses deux albums, de même que des inédits, accompagné de son guitariste Steve Raegele. Une des trop rares sorties de Lightburn en solo, qui permettra certes d’apprécier toutes les nuances de ses interprétations et de son écriture.
Nul doute que le jazz européen a une facture bien particulière; le jazz scandinave -la Suède, dans le cas qui nous occupe- n’est pas en reste. Ceux qui en doutent pourront le constater de visu lors du passage du talentueux pianiste Daniel Karlsson et de son trio. On est ici davantage dans la recherche mélodique et sonore que dans la recherche de virtuosité. Karlsson ne craint pas d’intégrer des éléments de musique électronique dans son univers, côté textures sonores, sans priver le piano, la contrebasse et la batterie de leurs rôles principaux. Il peut se faire minimaliste et feutré, pour ensuite y aller d’envolées passionnées. Influencé par la soul et la pop des années 60, le Karlsson trio peut aussi parfois évoquer le Esbjörn Svensson trio. À découvrir!