21 avril 2023
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Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Julie Rhéaume
Alain Caron mijote son grand retour sur scène : à la demande du Palais Montcalm, il met de l’avant non seulement son répertoire jazz fusion, qu’il a négligé ses dernières années, mais il le jouera entouré de huit musiciens! Mieux, lors de ce programme double présenté le 5 mai, il sera précédé par une autre grosse pointure du genre : le guitariste Mark Lettieri, de la formation Snarky Puppy.
Alain Caron a-t-il encore besoin de présentation? Ce virtuose de la basse a découvert le jazz à 14 ans, quelques années après avoir commencé à faire de la musique. Sa passion l’a mené à former le mythique groupe jazz fusion UZEB en compagnie de Michel Cusson, guitariste, et de Paul Brochu, batteur, de la fin des années 70 jusqu’en 1992. Le groupe s’est réunit ensuite quinze ans plus tard pour des concerts chaudement accueillis, dont deux au Palais Montcalm.
Caron a mené une carrière solo florissante, en studio comme sur les planches, où il a joué avec les Mike Stern et autres Didier Lockwood. Il compte plusieurs albums, dont Multiple Faces, son plus récent opus lancé en 2013. Il est également professeur invité à la Faculté de musique de l’Université de Montréal.
Un concert inédit
En compagnie de ses huit musiciens, dont une section de cinq cuivres, Alain Caron injectera une bonne dose de sang neuf à son matériel solo lors de son concert dans la salle Raoul-Jobin.
« C’est uniquement de mes compositions, dont j’ai retravaillé les arrangements pour cette occasion et cette formation-là, raconte le musicien. (…) Sur certains titres (originaux), il n’y avait pas de section de cuivres. Là, j’ai fait des arrangements pour la section de cuivres. Ça va être quelque chose que le public va entendre pour la première fois! »
Aux côtés de Caron, on pourra voir entre autres le pianiste et claviériste John Roney, fidèle collaborateur et aussi professeur à l’Université de Montréal.
« J’ai toujours aimé jouer à Québec. En plus, (le Palais Montcalm) me convient bien. Je trouve que la proximité du public est là. Au niveau acoustique, c’est très bien. On est toujours très bien accueilli à Québec (…). J’adore jouer à cet endroit. »
Legs musical
Membre d’un groupe-phare, bassiste reconnu et récipiendaire de nombreux honneurs, Alain Caron possède une feuille de route enviable, qui a fort probablement laissé sa marque sur de nombreux musiciens.
« Je ne sais pas comment j’ai influencé les autres. J’ai certains commentaires à l’occasion. J’en ai eu beaucoup tout au long de ma carrière. Maintenant, les plus jeunes me disent »on écoute encore ta musique » ou »on a été beaucoup influencés par UZEB ». Je pense que la plus grosse qualité que le groupe UZEB a eue et que moi j’ai continuée, c’est qu’on a fusionné différents styles de musique. Par exemple, UZEB avait un langage assez jazz : l’écriture, l’harmonie, les improvisations… Sauf qu’on avait une attitude un peu plus rock. »
« Vu l’expérience qu’on avait acquise en studio, on abordait nos enregistrements comme si c’était une production pop ou même une production rock, poursuit-il. Donc, on avait un son qui était quand même assez moderne. Avec ça, je pense qu’on a influencé pas mal de gens et on a amené des gens à écouter du jazz, parce qu’on avait un son assez moderne. Et après UZEB, j’ai continué dans cette même lignée-là, à fusionner d’autres influences musicales».
Nouveau disque?
Alain Caron, que l’enseignement tient bien occupé, ne prévoit pas lancer de nouveau matériel « à court terme », même s’il a quelques idées en tête en vue d’un éventuel prochain album.
« Je vais le faire quand je vais être prêt. J’ai fait beaucoup de disques. J’ai l’impression d’avoir dit beaucoup de choses. Je ne veux pas faire et refaire le même disque que j’ai déjà fait. Il faudrait arriver avec une idée assez différente, quelque chose qui m’allume, pour me donner l’énergie de faire (cet album) .»
Alain Caron offrira ensuite d’autres représentations de ce concert à neuf musiciens, dont une au Festival international de jazz de Montréal.