22 février 2024
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Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Yves Leclerc
Après avoir connu un départ fulgurant avec le méga succès Rock This Town, les Stray Cats ont mis un terme, en 1984, à leurs activités. Une séparation qui a permis au contrebassiste Lee Rocker de sortir de l’ombre, de monter sa propre formation et de se lancer dans une carrière solo qu’il mène depuis maintenant 30 ans.
Le musicien de 62 ans, originaire de Long Island, dans l’état de New York, sera de passage à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, le 8 mars, avec ses musiciens et un spectacle où il présentera son matériel solo, des reprises et plusieurs titres emblématiques des Stray Cats.
« Ce sont des chansons qui ont été les plus importantes dans mes 45 ans de carrière. C’est un spectacle multimédia où je vais aussi raconter des histoires, parler de certaines chansons et pourquoi je les joue », a-t-il indiqué, quelques jours avant de reprendre la route pour une nouvelle série de concerts en Amérique du Nord, lors d’une visioconférence.
Sur scène, Leon « Lee Rocker » Drucker sera accompagné par le guitariste Buzz Campbell, le multi-instrumentiste Phil Parlapiano et le batteur Larry Mitchell.
« J’ai un groupe incroyable. Buzz joue avec moi depuis 25 ans. C’est mon bras droit et un musicien incroyable. Phil, qui joue du piano, de la mandoline, de l’accordéon et des instruments acoustiques, a joué 25 ans avec John Prine. Larry Mitchell est un batteur légendaire de la côte ouest-américaine », a-t-il fait savoir.
Lorsque les Stray Cats, qui reprennent occasionnellement du service, ont mis fin à leurs opérations, Lee Rocker a fait deux albums avec le guitariste Earl Slick et le batteur Slim Jim Phantom, ex-collègue des Cats et il s’est ensuite lancé dans une carrière solo.
Transition naturelle
Une situation qui a amené le musicien à écrire ses propres chansons. Une transition qui s’est faite naturellement.
« C’était le bon moment. J’avais envie de toucher à autre chose. J’ai toujours été un chanteur, mais avec les Stray Cats, je ne chantais pas à mon goût. Brian était le compositeur principal des Stray Cats. Je voulais expérimenter, faire ce qui me tentait et c’était difficile de faire ça avec les Cats et avec le trio parce que nous étions des partenaires. Je me retrouvais prisonnier d’une certaine façon de faire et je me suis libéré avec ma carrière en solo », a-t-il fait remarquer.
Stanley, le père de Lee Rocker, a été, durant 61 ans, premier clarinettiste de l’Orchestre philharmonique de New York. Sa mère, Naomi, qui jouait aussi de cet instrument, a enseigné la musique à l’Université Hofstra dans l’état de New York. Ils ont exercé une grande influence sur le choix de carrière de leur fils.
« Il y avait une seule règle lorsque j’ai grandi et c’était de jouer d’un instrument, de prendre des leçons et d’apprendre à lire et écrire la musique. J’ai commencé très jeune avec le violoncelle pour ensuite passer à la contrebasse et à la basse électrique. Mes parents m’ont appris, dès ma naissance, que c’était possible de devenir un musicien professionnel. J’en avais la preuve à la maison », a-t-il raconté.
Jeune adolescent, Lee Rocker jouait de la basse électrique. Il écoutait les Allman Brothers et les Rolling Stones. Les liens entre les Stones et Chuck Berry et les reprises des chansons de Carl Perkins par les Beatles l’ont amené vers la contrebasse et les débuts du rock’n’roll.
« J’écoutais des albums de Carl Perkins, Elvis et Willie Dixon et je sentais quelque chose de différent. C’était la contrebasse. C’est pour moi la fondation de cette musique rock’n’roll. On peut même, en tapant sur la caisse de l’instrument, faire des sonorités de percussions. Ça m’a frappé et j’ai rapidement délaissé la basse électrique », a-t-il mentionné, précisant que ce n’était pas un instrument facile à transporter, dans la neige, à l’âge de 12 ans.
Le succès des Stray Cats, au début des années 80, avec leur premier album et Rock This Town, a été foudroyant.
« Il y a eu une connexion avec le public et on le sentait. On jouait, le mercredi, dans un petit bar de coin de rue de New York devant 30 personnes. La semaine suivante, il y en avait une centaine et lors de la suivante, il y avait une file sur le trottoir. Ça n’arrêtait pas de grandir. Ce fut le même phénomène lorsque nous avons quitté la banlieue de New York pour nous installer à Londres », a indiqué celui qui a, comme idoles, les bassistes Paul McCartney, Nick Lowe, Rufus Reid, Ray Brown et Willie Dixon.
Les Stray Cats, reprendront du service cet été. Leur dernière tournée est celle de leur 40e anniversaire en 2019.
« Les dates ne sont pas encore arrêtées. Ça devrait être en juillet et en août. Je ne sais pas encore si nous allons venir au Canada, mais on devrait y être près, quelque part, de l’autre côté de la frontière. Ça va être une tournée amusante », a-t-il dit.