10 avril 2024
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Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Yves Leclerc
Sur son nouvel album, John Pizzarelli revisite des chansons qui ont connu du succès à Hollywood et lors des grandes années des comédies musicales de Broadway. Un concept qui a pris forme en pleine pandémie et qui se déploiera sur scène, le 20 avril, au Palais Montcalm.
Le chanteur-guitariste américain donne, depuis la pandémie, des prestations sur sa page Facebook. Il interprète chaque jeudi des demandes spéciales proposées par ses fans.
C’est à ce moment, sans trop le réaliser, que l’opus Stage and Screen a commencé à prendre forme.
« On m’a demandé de faire plusieurs titres que je faisais en spectacle, mais qui n’avaient jamais été enregistrés. Des chansons comme I Love Betsy, Time After Time et Too Close for Comfort », a-t-il indiqué, lors d’une entrevue en visioconférence.
Des pièces que l’on peut entendre dans les comédies musicales Honeymoon in Vegas, It Happened in Brooklyn et Mr. Wonderful et qui ont connu du succès lors des années d’or de Broadway.
En prévision d’un nouvel album, John Pizzarelli a commencé à réunir de nouvelles chansons. Il avait envie, lorsque la pandémie serait moins contraignante, de repartir sur la route avec de la nouvelle musique.
« C’est à ce moment que cette thématique autour des musiques de films et de comédies musicales est apparue. Je trouvais ça intéressant d’amener ce genre de chansons pour une tournée », a-t-il précisé, à partir de sa résidence à New York.
Plusieurs des titres que l’on retrouve sur Stage and Screen font partie de ce qu’on appelle le Great American Songbook, soit les grandes chansons qui ont connu du succès entre 1920 et 1960.
« J’ai toujours aimé l’aspect romantique présent dans les films et dans les comédies musicales. J’ai beaucoup de respect pour les vieux spectacles de Broadway où il y avait un orchestre dans la fosse et des gens, sur scène, qui chantaient et qui dansaient. J’ai toujours trouvé ça excitant », a-t-il fait remarquer.
En studio, en compagnie des membres de son trio, John Pizzarelli a choisi d’aborder ces chansons comme des pièces jazz.
« J’ai essayé de prendre ces chansons qui avaient été popularisées dans les années 30, 40 et 50 et de les intégrer à l’intérieur de mon répertoire. Je voulais qu’elles soient rafraîchissantes. Je ne les ai pas approchées comme si elles étaient des objets de musée. J’ai tenté de les rendre actuelles », a-t-il expliqué.
Accompagné par le bassiste Mike Karn et le pianiste Isaiah J. Thompson, le musicien de 63 ans a aussi l’intention, lors de son passage à la Salle Raoul-Jobin, d’interpréter des chansons de Nat King Cole, un artiste qui l’a amené à faire ce qu’il fait aujourd’hui. Quelques titres de son premier album I’m Hip (Please Don’t Tell My Father), qui fête ses 40 ans, seront aussi au programme. Un mélange de vieilles et de nouvelles chansons.
Une de ces nouvelles, Oklahoma Suite, constituée d’extraits de la comédie musicale Oklahoma !, fait plus de neuf minutes. Une pièce qui a demandé beaucoup de travail afin de pouvoir l’emporter sur la route.
« L’enregistrement a été facile parce que nous avons pu la découper en sections en studio. C’est plus complexe toutefois de la faire dans sa totalité en concert. C’était le plus grand défi autour de cette suite », a-t-il précisé.
Avec une formation qui trouve ses marques au fil des concerts, les chansons de Stage and Screen, lancées il y a un an, vont assurément évoluer et devenir encore meilleures.
« C’est amusant de voir ce qu’elles sont devenues. Elles sonnent déjà différemment des versions de l’album. J’adore être sur la route et faire de la musique avec Mike et Isaiah. Le groupe est vraiment vivant, c’est excitant et on le constate sur scène », a-t-il fait savoir.
John Pizzarelli a commencé à travailler sur son prochain album. Un opus qui pourrait sortir quelque part en 2024 et qui, pour le moment, s’intitule Because of You.
« J’ai eu envie, à l’aube de 41 ans de carrière, de poser un regard sur des voix qui m’ont inspiré, comme celles de Nat King Cole, Tony Bennett, Frank Sinatra, Michael Franks, Dave Frishberg et des nouvelles comme Jason Robert Brown et Ann Hampton Callaway. J’ai écrit un certain nombre de chansons afin de leur rendre hommage. On a enregistré beaucoup de matériel. On va peut-être en faire une ou deux à Québec », a-t-il mentionné.
La dernière visite de John Pizzarelli dans la Vieille Capitale remonte à 2008, soit peu après la réouverture du Palais Montcalm, après les importantes rénovations qui ont mené à la naissance de la salle Raoul-Jobin, telle qu’on la connaît aujourd’hui.
« Je crois que c’était durant l’hiver. Je me rappelle d’avoir eu du bon temps. (,,,) Je suis toujours très heureux lorsque je constate que le Québec est présent sur mon itinéraire de tournée. C’est toujours merveilleux de se retrouver dans un endroit qu’on apprécie. J’aime marcher dans les rues de la ville et j’espère que je vais être en mesure de trouver un endroit pour manger et prendre un verre de vin après le spectacle. Ce qui est de plus en plus difficile à trouver à New York », a-t-il fait savoir.