23 octobre 2024
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Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Yves Leclerc
The Pineapple Thief a l’intention d’interpréter plusieurs titres de son opus It Leads to This lors de son passage, le 26 novembre, à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm. Les amateurs ont eu le temps, depuis sa parution en février dernier, de se familiariser avec les nouvelles pièces, tout comme les musiciens qui seront sur les planches.
La formation britannique originaire de Yeovil, dans le comté de Somerset, en Angleterre, reprend la route le 10 novembre, après avoir sillonné le continent européen en février et en mars.
Bruce Soord, chanteur et guitariste, apprécie que les pièces de It Leads to This aient maintenant plus de vécu que lors des premières interprétations en concert.
« C’est toujours étrange lorsque l’on joue des chansons pour la première fois. Il y a beaucoup de travail mental et il faut être très concentré. On commence à avoir du plaisir avec ces pièces au moment où la fin de la tournée se pointe à l’horizon. Je n’aime pas trop réfléchir à ce que j’interprète. Je préfère interagir avec les gens, m’amuser et bouger sur les planches », a-t-il indiqué, lors d’un entretien en visioconférence.
Soord et ses acolytes, le bassiste John Sykes, le claviériste Steve Kitch, le batteur étoile Gavin Harrison et le guitariste de tournée Beren Matthews offriront une série de 20 spectacles en Amérique.
« On va jouer beaucoup de titres de notre nouvel album et peut-être, aussi, du matériel que les gens n’ont jamais entendu. On va aussi faire les classiques et les titres attendus par le public. Il y a de petits bijoux, comme ça, que l’on doit interpréter à chaque concert », a-t-il fait remarquer.
Le chanteur-guitariste affirme que l’alignement actuel de la formation, en place depuis huit ans, continue de grandir et de s’améliorer.
« Plus on donne de spectacles, plus on devient meilleur. Ça va être notre troisième passage au Palais Montcalm et ça va être électrique. La dernière fois, c’était en mode COVID et l’atmosphère était incroyable. On a très hâte. Québec, c’est très spécial pour nous », a-t-il dit.
Même si It Leads to This a été créé durant la pandémie, Bruce Soord souhaitait que le public puisse y sentir une communion musicale.
« On a beaucoup travaillé à distance, par le passé, en échangeant des fichiers audios. Gavin m’a proposé d’aller travailler dans son studio. Je jouais de la guitare, lui de la batterie et l’on improvisait. On a ensuite développé les chansons en groupe. On ne voulait pas faire un disque avec des couches et des couches de textures sonores », a-t-il fait savoir.
Habitué de travailler seul dans son studio et à son rythme, Bruce Soord avoue que le travail de création a été des plus intenses.
« On a fait des sessions de travail de cinq jours. Il n’y avait pas beaucoup de moments de détente. Pour la pièce Rubicon, on essayait de faire quelque chose avec une rythmique complexe mise en place par Gavin. Je n’y arrivais pas et je n’avais aucune idée de ce que cela deviendrait. J’essayais et j’essayais, c’était de la folie. Travailler de cette façon, sur une base quotidienne et durant cinq jours, c’est épuisant mentalement. C’était un défi, mais c’était aussi gratifiant. Nous allons certainement poursuivre dans cette direction », a-t-il fait savoir.
Le chanteur-guitariste explique que, parfois, tous les éléments sont réunis et que ça ne fonctionne pas.
« Parfois, on a travaillé fort, tout est parfait techniquement, les mélodies sont là, mais on ne ressent pas de magie. On le sent, lorsque ça arrive et qu’on a quelque chose de bon entre les mains. Ça ne s’explique pas », a-t-il dit.
Sur It Leads to This, Bruce Soord poursuit son travail d’observateur du monde, mais il le fait, cette fois, à travers les yeux de ses enfants.
« J’ai une fille qui a cinq ans et des jumeaux de dix-sept ans. Je me questionne sur leur futur avec tout ce qui se passe en ce moment avec la polarisation, la haine, les guerres et la désinformation. Il y a 20 ans, j’avais beaucoup d’espoir de voir l’émergence d’une société libérale, mais on dirait qu’on a dévié de cette route en tant que planète et qu’on ne s’en va pas du tout dans la bonne direction. J’ai, toutefois, encore foi en l’humanité. La majorité des gens que je rencontre sont de bons humains », a-t-il fait remarquer.
Formation qui a vu le jour en 1999, The Pineapple Thief a mis de longues années avant d’obtenir de la reconnaissance.
« C’est quelque chose qui arrive tard dans nos carrières et ça me plait, même si nous ne sommes plus des jeunesses. Je souhaite à tous les groupes de ne pas avoir un immense succès à leurs débuts. Je crois que c’est préférable de partir lentement et d’aller ensuite vers le haut. C’est plus gratifiant », a-t-il laissé tomber.