31 mars 2020
Catégorie
Le Journal de Nicolas Houle
Types
Liste d'écoute
Écrit par : Nicolas Houle
Comme le veut désormais la tradition, nous amorçons la semaine avec une nouvelle liste d’écoute. Cette fois, nous avons décidé de circonscrire le territoire en nous limitant à des créateurs québécois. Voici donc cinq albums «made in Québec» qui nous font vibrer.
«De ses années au sein du groupe Octobre à celles en solo, Pierre Flynn a échafaudé avec soin un monument bien à lui. Les années passant, il s’est même mis à polir textes, musiques et arrangements avec un soin maniaque, si bien que les parutions se sont espacées, mais gagnant toujours en richesse et en profondeur. Sur La Terre (2015), lancé après un silence discographique de 14 ans, témoigne d’un artiste au sommet de son art. Ceux qui ont eu la chance de l’entendre lors de sa visite au Palais Montcalm, l’automne dernier, le savent: il nous accroche autant avec les tonalités folk du Dernier homme, qu’avec l’aérienne Étoile, étoile, parée de superbes arrangements de cordes ou avec l’atmosphère inquiétante du Parc Lahaie. Tout cela sans oublier que son chant a aussi bien mûri que les meilleurs des millésimes: il peut se faire grave, être au service d’une narration, de belles harmonies ou d’une envolée bien sentie. À écouter et réécouter!» — Nicolas Houle
Écouter Sur La Terre sur Spotify et Apple Music.
«Mon meilleur album québécois est sans conteste Dix Mille Matins de Daniel Boucher. Sorti en 1999 après une période trouble où il a tout abandonné pour se consacrer à 100% au lancement de sa carrière d’auteur-compositeur-interprète, Boucher a mis au monde un chef-d’œuvre d’originalité allant puiser ses inspirations dans Charlebois, Offenbach, le psychédélique et le rock, entre autres. Les textes sont d’une très grande profondeur et illustrent remarquablement bien la vie d’un artiste qui cherche sa place dans un monde et qui semble avoir du mal à le comprendre. Il n’a également pas son pareil pour inventer des mots, on n’a qu’à penser à «emberlificotaillé» dans la chanson Aidez-Moi en ouverture d’album. La production de Marc Pérusse (le frère de l’autre) est complexe et atmosphérique, servant à merveille le propos des pièces et le jeu des musiciens est solide avec un «groove» de groupe impeccable!» — Simon Gagnon
Écouter Dix mille matins sur Spotify et Apple Music.
«Le 26 septembre 2018, alors que je ne travaillais au Palais Montcalm que depuis quelques jours, j’assistais à mon premier concert des Violons du Roy dans la salle Raoul-Jobin. Sans voir venir la chose, le programme Glass/Handel, mettant en vedette l’excellent contre-ténor Anthony Roth Costanzo, m’a littéralement jeté par terre. On a entendu un «boum» au balcon! Heureusement, cette soirée marquait le lancement de l’album ARC: Glass/Handel, enregistré à Québec, que j’ai aussitôt écouté en boucle. D’ailleurs, portez une attention particulière à la discographie des Violons du Roy. Le très récent album avec Charles Richard-Hamelin est d’une aussi grande qualité… et ramène les mélomanes dans l’acoustique soignée de notre cher Palais!» — Francis Patenaude
Écouter ARC: Glass/Handel sur Spotify et Apple Music.
«Les idées se bousculent dans ma tête; Harmonium, Les Trois Accords, Sam Roberts, Daniel Bélanger. J’hésite. Mais quel est l’album québécois que j’ai écouté le plus souvent dans ma vie? La réponse s’impose d’elle-même, c’est L’amour est sans pitié de Jean Leloup. À cette époque, on achetait un album et on l’écoutait en boucle, mais je trouve qu’il a bien vieilli et j’ai autant de plaisir à l’écouter, de Cookie à Smoky Man, qu’au moment de sa sortie en 1990. Bonne écoute!» — Claudie Lapointe
Écouter L’Amour est sans pitié sur Spotify et Apple Music.
«On pourrait sortir plein de grandes évidences pour compléter cette liste en pigeant du côté des Dufresne, Plume, Moffat, Bélanger, Coeur de pirate et autres Charlebois. J’ai plutôt le goût de mettre une «douce lumière» sur Térez Montcalm, qui se fait trop rare chez nous, menant une carrière enviable en Europe, où sa voix inimitable, sa maîtrise du langage jazz et sa grande musicalité sont appréciés à leur pleine valeur. Elle a signé plusieurs solides albums, mais je vous propose de retourner à son tout premier, Risque (1994), pour sa fraîcheur, son énergie contagieuse et la qualité du matériel qui s’y trouve. On y apprécie autant des reprises comme For me… formidable d’Aznavour ou Cinéma du tandem Nougaro-Legrand que des titres originaux tels Les Soirées mondaines ou la pièce-titre.» — Nicolas Houle
Voir la discographie de Térez Montcalm sur Spotify et Apple Music.