28 avril 2020
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Le Journal de Nicolas Houle
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Écrit par : Nicolas Houle
Les années d’or du rock progressif sont peut-être loin derrière, or le style se porte toujours bien. On en retrouve des traces chez des artistes comme Patrick Watson ou The Decemberists; d’autres, comme Steven Wilson, s’appliquent à donner un second souffle au genre, tandis que certains, comme Dweezil Zappa, célèbrent un répertoire devenu classique. Voici six titres qui vont des classiques aux découvertes, d’hier à aujourd’hui.
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«Dans le milieu progressif, l’école dite «de Canterbury» est un cas à part. Certes, on y retrouve du matériel ambitieux et complexe, une sonorité à part, notamment attribuable à l’usage de clavinet et d’orgue traités à la distorsion, mais tout ça livré avec un humour loin de la suffisance que certains musiciens ont associé au genre. Pas facile de ne choisir qu’un seul album dans cette mine d’or musicale, mais In the Land of Grey and Pink fait consensus auprès des amateurs. Difficile en effet de résister à l’ambitieuse Nine Feet Underound, qui s’étend sur près de 23 minutes et qui met les claviers de David Sinclair à l’honneur; à la superbe Winter Wine, où la voix chaleureuse de Richard Sinclair est au service de mélodies accrocheuses ou encore à la mi-rigolote, mi-naïve Golf Girl et sa ligne de trombone…» — Nicolas Houle
Écouter In The Land of Gray and Pink sur Spotify et Apple Music.
«Il s’agit ici du dernier chef d’œuvre «prog classique» de ce trio canadien. La face A est consacrée à une longue odyssée de 18 minutes (Cygnus X-1 Book II: Hemispheres) ayant comme trame de fond des éléments de mythologie. La trame musicale est extrêmement complexe, avec une longue ouverture qui nous introduira aux différents thèmes musicaux qui reviendront tout au long de l’histoire. On parle ici d’un exercice musical excessif, où les trois musiciens vont jusqu’à la limite de leur talent. Pour la face B, le groupe nous sert deux morceaux plus conventionnels avec Circumstances et le «succès» The Trees. L’album se termine avec l’extravagante La Villa Strangiato. Il s’agit ici de l’un des plus grands classiques instrumentaux du genre, démontrant une fois de plus la grande virtuosité des trois musiciens. Hemispheres ayant été un calvaire à créer et à enregistrer, le groupe optera par la suite pour des pièces plus compactes et simplifiées, une formule qui les propulsera au sommet des palmarès durant les années 1980.» — Simon Gagnon
Écouter Hemispheres sur Spotify et Apple Music.
«Je l’avoue, cet album culte de Genesis est né bien avant moi et, j’en suis convaincue, résonnera encore bien après moi. J’ai grandi au milieu des vinyles de mes parents parmi lesquels on retrouvait beaucoup de rock progressif. On peut dire que les Genesis, King Crimson – dont l’affreuse pochette de In The Court Of The Crimson King me terrorisait – Jethro Tull, Yes et autres classiques de l’époque font partie de mon éducation musicale. Mes goûts musicaux se sont transformés en vieillissant, mais les mélodies de cet album ne m’ont jamais quittée. Dancing With the Moonlit Knight ou encore I Know What I Like chanté par un jeune Peter Gabriel théâtral se classe pour moi parmi les grands classiques de tous les temps.» — Claudie Lapointe
Écouter Selling England By The Pound sur Spotify et Apple Music.
«Marillion s’est imposé à une période où le prog avait la vie dure: les années 1980. La troupe britannique s’est d’abord distinguée en compagnie de Fish, au chant, avec des albums remarquables comme Misplaced Childhood et Clutching At Straws. Puis, la troupe a réussi ce que peu de formations sont parvenus à faire avec brio: changer de chanteur sans perdre sa personnalité. À la fin des années 1990, Marillion s’est même réinventé en se forçant à explorer diverses pistes musicales avec Steve Hogarth au micro. Les gars en sont venus à signer de grandes réussites, comme Marbles, qui reste un jalon incontournable dans le parcours du band. Invisible Man est une pièce spectaculaire, en ouverture, les quatre brefs segments Marbles se font écho de manière habile et, surtout, la magnifique Neverland est devenue rien de moins qu’un nouveau classique pour le groupe, qui en a fait un de ses moments forts en concert. Certains fans préfèrent la version en album double, plus généreuse, d’autres la version écourtée, qui a aussi ses mérites. Au final, on a deux possibilités d’écoute d’un même univers…» — Nicolas Houle
Écouter Marbles sur Spotify et Apple Music.
«Voici un album déroutant aux styles éclectiques où les deux leaders du groupe, Omar Rodriguez-Lopez (guitares) et Cedric Bixler-Zavala (voix), nous offrent une riche trame sonore de 77 minutes sans interruption. L’album repose sur une base rock progressive où s’ajoutent des percussions latines, des éléments de musique électro, des sections de cuivres (avec Flea des Red Hot Chili Peppers à la trompette) et de superbes envolées guitaristiques par John Frusciante, lui aussi emprunté aux RHCP. Toute cette fresque musicale est supportée par la pieuvre Jon Theodore (batterie), qui malmène ses fûts avec adresse et créativité. Un album extraordinairement complexe qui nous révèle de nouveaux éléments à chaque écoute.» — Simon Gagnon
Écouter Frances The Mute sur Spotify et Apple Music.
«Steven Wilson a trimé dur pendant longtemps avant de faire l’unanimité dans le milieu du progressif. Dans ses premières années, Porcupine Tree a été un formidable véhicule d’expérimentation, touchant à la musique électronique, à l’ambient ou à la pop sans trop s’éloigner, bien sûr, de ses racines prog. Si de nombreux albums méritent l’attention, Stupid Dream vient en haut de la liste, même si, à l’époque, le batteur Gavin Harrison n’avait pas joint la troupe (il est dans le clip ci-haut, par contre). Richard Barbieri y brille avec son approche singulière aux claviers, la rythmique aérienne de Chris Maitland et Colin Edwin est exquise, tandis que Wilson signe et défend quelques-unes de ses meilleures pièces, dont Even Less et Stop Swimming.» — Nicolas Houle
Écouter Stupid Dream sur Spotify et Apple Music.