9 septembre 2024
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Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Nicolas Houle
L’un de nos grands plaisirs, au Palais Montcalm, est de vous faire découvrir des artistes de grand talent, de même que des musiques qui sortent des sentiers battus. Mélissa Fortin, qu’on pourra voir le 3 octobre prochain, avec son projet Prismacolore, coche toutes ces cases.
J’ai eu un coup de coeur quand j’ai vu Mélissa Fortin et sa formation, sur scène, en début d’année. Outre le jeu de qualité de la leader, que certains connaissent comme membre du groupe Bon Enfant ou comme collaboratrice des Pierre Lapointe et autres Bye Parula, l’aspect original de sa proposition m’a immédiatement frappé. Oui, la musicienne met de l’avant le piano et oui elle sait trouver des mélodies adroites, qui pourraient la situer quelque part non loin de la mouvance néoclassique. Mais elle va beaucoup plus loin: elle se permet de marier le piano avec des claviers analogiques ou de faire appel à une section rythmique.
Si elle apprécie les mouvements plus lents ou délicats, elle ne craint pas non plus les titres plus dynamiques, aux frontières de la pop, voire du rock. D’ailleurs, sur scène, elle monte en trio, plutôt qu’en solo. Puisqu’on aime trouver ses repères avec des références, disons qu’il peut y avoir autant des échos de Nils Frahm que du André Gagnon de l’époque Neiges, de la musique de jeux vidéo ou des compositeurs davantage classiques et impressionnistes, dans ses créations. C’est original, audacieux et ça se soustrait aux modes. Les amateurs de musique instrumentale, qu’ils soient néoclassiques, progressifs, pop ou jazz y trouveront leur compte.
Je ne suis pas le seul à m’être enthousiasmé pour l’aventure solo de la claviériste. La réaction à Prismacolore a été unanime, qu’il s’agisse de Philippe Renaud, dans Le Devoir, qui parle d’un album “dont la dépendance s’accroît à chaque écoute”, de Catherine Pogonat (ICI Musique) qui évoque un “voyage envoûtant” ou encore de Marc-Antoine Côté (Le Quotidien), qui y voit un “périple à la fois songé, mélancolique, progressif, psychédélique, groovy, planant”.
Le pianiste François Bourassa, pour sa part, parle d’une artiste ayant “un style personnel très raffiné”, et qui est “à découvrir”…
À travers tous ces bons mots, une constante se dégage: Mélissa Fortin propose un voyage hors du temps avec ses compositions. L’embarquement est pour le 3 octobre, Chez Madame Belley, dès 20h!