18 septembre 2023
Catégorie
Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Yves Leclerc
À quelques jours d’une série de spectacles qui l’amènera un peu partout à travers le monde, Stacey Kent est prête et elle est en pleine forme. Elle a passé les dernières semaines à la campagne, entourée d’oiseaux et d’animaux, à recharger ses batteries en prévision de cette tournée qui s’arrêtera le 14 octobre à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm.
« On va faire une tournée énorme. Nous allons visiter 14 pays en sept semaines. J’ai décidé de ne pas travailler cet été pour me préparer. Je profite de la tranquillité avant que tout ça débute », a-t-elle indiqué, lors d’une visioconférence, alors qu’elle était chez elle en Virginie.
Pour cette série de spectacles intitulée Songs From Other Places, la chanteuse jazz américaine interprétera des titres de cet album, créé durant la pandémie. Elle sera accompagnée par le pianiste Art Hirahara et son conjoint, le saxophoniste Jim Tomlinson.
« Il y a une alchimie énorme entre nous trois. J’aime cette intensité qui est explosive. On a décidé de poursuivre l’aventure entreprise avec Songs From Other Places pour un nouvel album », a-t-elle mentionné dans un français tout à fait impeccable.
Elle interprétera aussi des pièces qui se retrouveront sur son prochain enregistrement, Summer Me, Winter Me qui sera lancé cet automne, ainsi que quelques titres en français.
« Mon prochain opus est constitué de chansons originales et aussi de chansons que je chantais déjà sur scène, mais qui, pour toutes sortes de raisons, n’ont jamais été enregistrées », a-t-elle expliqué.
Stacey Kent raconte que souvent, après les concerts, des gens venaient à sa rencontre pour lui demander sur quel album étaient certaines chansons qu’ils venaient d’entendre.
« Je leur répondais qu’elles n’étaient sur aucun disque. Ils me disaient qu’ils auraient aimé les avoir. J’ai finalement trouvé un moyen de les réunir. Il y a beaucoup de monde qui attend ces enregistrements », a-t-elle fait remarquer.
L’opus Summer Me, Winter Me, sur lequel on retrouvera 12 chansons, sera lancé le 10 novembre prochain.
On retrouvera, entre autres, If You Go Away (Ne me quitte pas de Brel), Summer Me, Winter Me, La valse des lilas, Under Paris Skies et Thinking About the Rain qui a été écrite par Jim Tomlinson et Cliff Goldmacher.
« Summer Me, Winter Me est une métaphore des expressions de la joie, de la tristesse et de cette idée d’être avec le monde ou seul. Il y a beaucoup d’émotions sur cet album », a-t-elle indiqué.
Après quelques activités de jardinage le matin, en compagnie de son amoureux, Stacey Kent a consacré les mois de juillet et d’août à préparer sa nouvelle tournée qui débutera le 10 octobre à l’Université Ball State en Indiana.
« Il y a beaucoup de choses à faire. Il faut obtenir les visas pour aller en Corée du Sud et en Chine et il y a beaucoup de papiers à signer. (…) Je n’ai pas fait beaucoup de festivals cet été afin de pouvoir faire tout ce qui est nécessaire pour cette série de spectacles. C’est beaucoup de travail. Ce n’est pas tout à fait la sérénité », a-t-elle fait savoir.
Elle précise que ce travail est toutefois essentiel avant de se lancer sur la route.
« Je veux, lorsque la tournée débute, me consacrer entièrement à chaque concert. C’est dur pour le corps de voyager autant que ça. Il faut être physiquement prêt afin de pouvoir donner un bon spectacle. Je veux être en mesure de donner tout à mon public. C’est la chose la plus importante », a-t-elle indiqué.
Songs From Other Places, parle de voyages et de transformations. Lorsqu’on lui demande d’identifier un endroit où elle a hâte de retourner, Stacey Kent prend une longue pause.
« C’est difficile pour moi de choisir un seul endroit. J’aime faire partie du monde. C’est la chose la plus importante pour moi. J’ai des amis que je ne vois pas souvent et qui m’attendent dans certains pays et certaines villes. J’essaie, après les concerts, d’avoir quelques jours dans ces endroits. Il est important, même si l’on ne fait que voyager sans s’arrêter, d’avoir nos propres moments pour retrouver les bons amis, s’embrasser, prendre un verre, un petit-déjeuner, boire un café à l’hôtel et bavarder quelques instants », a-t-elle dit.
La chanteuse de 58 ans, qui a visité 56 pays, a fait beaucoup de chemin depuis ses débuts, au début des années 90, dans un petit café de Soho, à Londres.
C’est lors d’un passage au Brésil, où l’on retrouve plusieurs de ses héros musicaux, qu’elle a senti qu’elle pourrait réussir dans ce domaine.
« J’ai découvert, lorsque je suis arrivée là-bas, que les Brésiliens me connaissaient et qu’ils aimaient ma musique. Je n’avais aucune idée de ça. C’était incroyable de réaliser que ces géants, comme Marcos Valley, Roberto Menescal, Edu Lobo et Joyce Moreno, que j’écoutais depuis toujours et qui m’ont influencé musicalement, voulaient jouer avec moi. Je devais me pincer pour y croire », a-t-elle fait savoir.
En 2011, elle était invitée à se produire lors d’un concert soulignant le 80e anniversaire de la statue Le Christ rédempteur qui surplombe la ville de Rio de Janeiro.
« J’étais la seule américaine invitée à chanter là-bas. Jim était le seul anglais. Nous étions les deux seuls non-Brésiliens pour cet événement. Être dans les loges, derrière la scène, avec ces géants de la musique, c’était incroyable. Ce fut un des plus beaux moments de ma vie. Être acceptée par eux était quelque chose de très fort », a-t-elle laissé tomber.