2 octobre 2024
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Le Journal de Nicolas Houle
Écrit par : Yves Leclerc
Ariane Moffatt a vécu quelques expériences avec un quatuor à cordes. Elle a tellement apprécié cette fusion musicale qu’elle a eu envie de récidiver. Ce qu’elle fera, le 15 novembre, avec le quartet féminin Mommies on the Run, à la Salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm.
L’auteure, compositrice et interprète de 45 ans offrira une sélection de titres issus de son vaste répertoire.
« La sonorité d’un quatuor à cordes, c’est tellement riche et tellement beau », a-t-elle exprimé, entourée de claviers, dans son studio, lors d’un entretien en visioconférence.
Au piano et accompagnée par la violoncelliste Annie Gadbois, l’altiste Ligia Paquin et les violonistes Mélanie Bélair et Mélanie Vaugeois, Ariane Moffatt a choisi une sélection de chansons, écrites au fil des ans, où l’on retrouve des arrangements de cordes.
« Les arrangements ont été si bien écrits et c’est bien de les célébrer. C’est rare que j’ai pu faire ça dans ma carrière. En fait, c’est la première fois que j’extirpe juste la beauté des cordes de ces chansons. C’est un ‘nananne’ très dépouillé de mon répertoire. C’est ma pop de chambre », a-t-elle lancé.
Ce concert, elle l’a présenté deux fois. Au Centre des sciences à Montréal en mars 2024 et à la Chapelle du Rang 1, en juillet dernier, lors du festival Colline à Lac-Mégantic.
« C’était l’fun de lâcher l’électro et de n’avoir aucun soutien rythmique autre que ce beau quatuor et moi au piano. J’ai eu envie de récidiver pendant que je suis en période de création et pas en tournée. Ce n’est pas un spectacle qui roule depuis des mois ou des années et c’est ce qui rend ça un peu excitant. Ça nous met toujours un peu sur le bout des pieds », a-t-elle fait remarquer.
L’artiste a l’expérience des grandes aventures symphoniques. Elle a participé à des concerts avec les orchestres symphoniques de Montréal et de Québec. Elle avoue qu’une prestation avec un quatuor à cordes est moins rigide qu’un concert où l’on retrouve une soixantaine de musiciens.
« Il n’y a pas vraiment d’improvisation possible avec un orchestre symphonique. C’est un méga gros bateau. On ne peut pas changer, ajouter une mesure, ou ajouter un moment musical. Là, il y a un peu plus de souplesse, mais pas tant que ça, non plus », a-t-elle précisé.
Elle aime aussi, à travers cette formule, parler aux gens et raconter les histoires derrière les chansons.
« J’invite les gens dans mon intimité de création. Ça crée une bulle peut-être un peu plus intimiste et fragile », a-t-elle dit.
Pour Ariane Moffatt, chaque type de concert vient avec ses défis.
« Si j’ai choisi de faire ça, c’est pour revenir à l’essence dépouillée des chansons. Il y a quelque chose de très organique là-dedans et qui fait du bien, même si c’est vertigineux. Ça peut être intéressant de ne pas être dans les feux d’artifice et être juste dans la beauté de cette harmonisation entre les cordes et le piano », a-t-elle fait savoir.
La chanteuse originaire de Saint-Romuald est actuellement en mode création. Elle travaille sur du nouveau matériel. Incarnat, son dernier opus, a été lancé en 2021.
« J’ai plein de chansons écrites. Je suis plus en mode production en ce moment. Ce qui est l’fun avec ça, c’est que tu sens que tu tiens quelque chose. C’est important, pour moi, d’avoir une espèce de filon qui caractérise ces chansons-là et qui fait en sorte que c’est ce projet-là et pas un autre. C’est l’fun, lorsque les chansons sont écrites, d’imaginer et conceptualiser ce que sera l’ensemble. On passe par toutes sortes d’émotions. On trouve ça bon un jour et mauvais le lendemain. C’est comme ça durant une couple de mois », a-t-elle mentionné en riant.
L’objectif recherché est de ne pas se retrouver sur des chemins déjà parcourus.
« Après 7, 8 albums et presque 25 ans de publication de disques, j’assume aussi que j’ai mes couleurs et j’embrasse, sans trop vouloir changer pour tout changer, cette identité artistique. Est-ce que je suis dans la redite? Est-ce que je suis un pastiche ou une caricature de moi-même? On réfléchit plus à ça. Je suis dans une période de ma vie où je sens que j’ai moins peur de ce que les autres vont penser. Tout ça ensemble, ça fait de bonnes réflexions pour essayer d’avoir encore un peu de pertinence », a-t-elle indiqué.
Celle qui a fait ses débuts avec Daniel Bélanger avoue avoir adoré son expérience sur le plateau de tournage du film Nos Belles-Sœurs, qu’elle qualifie de cadeau de la vie. Ariane Moffatt serait ouverte à une deuxième expérience au cinéma.
« Je n’aurais pas de raison de refuser parce que cette expérience a été superbe. J’aimerais, si j’avais à choisir, trouver un rôle un peu plus près de moi. Ça pourrait être le fun aussi. Je serais curieuse d’avoir quelque chose de plus contemporain et près de la musique. Tout ça pour dire que je ne serais pas fermée à l’idée de rejouer », a-t-elle laissé tomber.