23 mars 2021
Catégorie
Le Journal de Nicolas Houle
Types
Entrevue, Programmation, Vidéo
Écrit par : Anne-Louise Champagne
Gabrielle Shonk sait prendre son temps. Elle travaille et peaufine depuis plusieurs mois les chansons de son second album. Les choses avancent. Le 26 mars 2021, sur les planches du Palais Montcalm, la moitié du spectacle sera composée de ses nouvelles œuvres.
L’auteure-compositrice est en pleine saison de création, donc, et la chose lui plaît. Alors, à quand l’album? «J’aimerais vraiment avoir une réponse mais je n’en ai pas! J’ai du plaisir dans l’expérimentation… Je profite du temps que ça me prend. Je profite du processus.»
Sur son premier disque, sorti en 2017, et qui porte simplement son nom, les textes parlaient beaucoup de l’amour et de ses peines. «Mais là, je suis dans une vague de chansons qui parlent d’anxiété et de santé mentale. [J’aborde] des sujets introspectifs, notre relation avec les autres êtres humains, notre relation avec nous-mêmes aussi.»
Un effet du confinement, certes, mais pas seulement. «Ça me parlait déjà avant, mais la pandémie a fait ressortir tout ça, et l’a mis de l’avant.» L’auteure compositrice a «travaillé avec elle-même à la maison. C’était plein de défis mais ça été positif.»
Gabrielle Shonk
Rencontrez Gabrielle Shonk… le temps d’une chanson.
Pour la musicienne, ce sont d’abord des accords et une mélodie qui apparaissent lors de l’ébauche d’une chanson. «Je n’écris pas les paroles avant, je ne me considère pas comme une parolière, vraiment plus comme une musicienne et chanteuse.» La musique la guide vers une inspiration, une émotion. «Ce que j’ai envie de dire, ça va venir par la suite».
«J’aime vraiment écrire, poursuit-elle, mais c’est très challengeant pour moi. Souvent je mets plusieurs heures sur les textes.»
Complices
Même si cette année, Gabrielle Shonk a davantage écrit en solitaire, elle affirme être à son meilleur quand elle travaille avec des gens. «J’ai une équipe de musiciens et d’amis tissée très serré. On a un rythme de travail qui est vraiment fluide.»
La chanteuse retrouvera sur scène Simon Pedneault (guitare), Jessy Caron (basse) et Pierre-Emmanuel Bilodeau (batterie), ses complices de la première heure, ceux-là même qui ont travaillé avec elle sur le premier album.
«Ça va être l’occasion de revisiter l’ancien répertoire mais aussi de s’amuser dans les nouvelles chansons qui n’ont pas pris forme sur scène encore, qui n’existent nulle part», se réjouit la chanteuse.
«Ça va être de belles retrouvailles en toute simplicité, le but c’est vraiment d’avoir du plaisir, avec public présent et public en ligne, parce que c’est vraiment l’fun d’avoir les deux.»
La chanteuse a eu l’occasion de se produire virtuellement quelques fois durant les mois de confinement. «Je commence à être plus à l’aise. Ça prend une certaine période d’adaptation, une certaine expérience. Quand on ne l’a jamais fait, c’est un stress, en tout cas pour moi». Lors de notre entrevue, Gabrielle Shonk était au lendemain d’un spectacle virtuel qui fut à ses yeux, l’aboutissement de cet apprentissage.
Choisir Québec
Le chemin de Gabrielle Shonk aurait pu la mener n’importe où dans le monde. Née au Rhode Island d’un père américain et d’une mère québécoise, la famille s’installe à Québec alors que la fillette est en première année, et elle est donc parfaitement bilingue. Son bagage musical est large. Enfant, elle baignait dans le blues (son père est musicien), et elle a étudié le jazz à l’université.
Mais c’est bien délibérément que la musicienne a choisi de vivre à Québec, tout en ayant un pied-à-terre à Montréal. L’avantage, c’est d’avoir près d’elle ses amis musiciens avec qui elle travaille depuis longtemps. «Ils sont un peu ma maison quand je suis loin de ma maison. Ils sont ma maison de tournée!»
Elle est solidement enracinée dans la Capitale. «Ça me permet un bon équilibre entre le travail et la vie sociale. C’est un peu le calme à travers la folie que peut être le fait de faire de la musique.»
Il y a une scène musicale importante et bien vivante à Québec. Les voyages sont indispensables mais elle les apprécie. Au final, «l’endroit où tu es installée n’est pas vraiment important, en tout cas pas plus que l’effort qu’on met à exporter tout ça.»
Et où se voit-elle dans 10 ans? «Il arrivera ce qui arrivera mais la pandémie a juste concrétisé le fait que je voulais faire de la musique dans la vie et pour longtemps. Je vois vraiment ça à long terme, je sens que je suis à ma place.
«Dans 10-15 ans, j’espère encore faire de la musique, des albums, écrire des chansons, collaborer avec plein d’artistes que j’aime, que j’admire, que je trouve intéressants. Je souhaite voyager, aussi.»
Elle croit toutefois que le fait d’être une femme dans le monde artistique soulève «un petit stress de longévité». Délicat comme sujet, dit-elle. Mais «socialement et foncièrement, il y a quelque chose de moins accepté dans le vieillissement de la femme. C’est clair, c’est concret, on le voit dans tous les aspects de la vie.
«Il y en a des femmes, il y en a des exemples et on les chérit, on veut se rendre là. Mais je pense qu’il y en a moins que les hommes. Et moi, ça me motive à continuer, à ne pas lâcher.»
On vous le disait: Gabrielle Shonk a tout son temps.
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Le spectacle de Gabrielle Shonk aura lieu le 24 mars 2021, à 19h. Les places en salle, offertes avec distanciation sociale, sont limitées. L’événement pourra aussi être vu où que vous soyez grâce à la diffusion Web. Vous pourrez y assister en direct ou, si vous préférez, en rediffusion à compter de 12h le lendemain, et ce, jusqu’au 26 juin 2021.